J+2. Hier, je me suis réveillée pour la première fois sur le sol canadien. Lorsque j'ai ouvert les fenêtres pour humer l'air frais, deux coccinelles m'attendaient bien sagement sur le rebord. J'ai envie de croire que c'est un signe pour l'avenir.
Il y'a deux jours, je prenais donc l'avion qui me menait à ma nouvelle vie. Un trajet direct, youpi ! Mais pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Une fois n'est pas coutume, j'ai endossé mon costume de super boulette à Marseille et j'ai donc une anecdote en or à vous offrir.
Figurez vous qu'il fallait se présenter à l'embarquement deux heures (oui oui) avant le décollage. Sauf qu'on ne m'a rien dit et que je n'ai pas fait attention non plus.
Nous sommes à l'aéroport quasiment trois heures en avance, ce qui nous laisse ainsi le temps de manger en famille après avoir enregistré tous mes bagages, tranquillement, sans nous presser. Ce que nous faisons. Cinquante minutes avant l'heure dite vient le moment des dernières étreintes. Après les contrôles de sécurité, je me glisse dans la dernière queue de vérification des papiers. Il me reste alors environ quarante minutes devant moi, je suis laaarge. Et c'est alors que j'entends : "Votre attention s'il vous plait, le passager Valentine R., le passager Valentine R., est attendu d'urgence à la porte d'embarquement." C'est moi. AHAHAHAHAH. Vite vite, je coupe devant tout le monde, moitié riant, moitié en mode Ooookay qu'est-ce qu'il se passe ? Et bim, un bonhomme surgit au moment où je tends mon passeport à l'agent : "Valentine R. ! VALENTIIIINE R. !!!" Je lui fais signe en souriant pour lui dire ne pas s'inquiéter : "Je suis là, je suis là !" Et puis c'est le coup de massue : "Bon sang, mais vous étiez où ? Ça fait UNE HEURE qu'on vous cherche, tout le monde vous attend ! C'est inadmissible !!! Vous êtes complètement irresponsable, c'est n'importe quoi !!! SUIVEZ-MOI !" L'agent en face de moi me regarde avec pitié et me glisse un Bon voyage quand même, compatissant. Alors que je viens de quitter ma famille le coeur encore lourd, je m'effondre d'un coup face à la violence de ce mec qui certes, fait son boulot, mais sans aucune diplomatie. J'avance au pas de course dans l'avion, tentant de respirer normalement à travers mes larmes de crocodile, et défilant devant tous les autres passagers tel un condamné à mort.
Je vous rassure : cinq minutes et des sourires échangés plus tard, ça allait beaucoup mieux ! Mais punaise, le choc. On ne m'y reprendra pas ! ^-^
Heureusement, huit heures plus tard et un passage à la douane réussi haut la main, j'ai retrouvé Ludo, mes valises, et tout était enfin prêt pour rentrer à la maison, aka notre appartement de Sherbrooke. J'ai depuis englouti mon premier petit déjeuner avec succès !